samedi 16 février 2008

Les grandes surfaces

Bon, alors en ces temps de vacations hivernales, je dispose d'un peu plus de temps, ce qui me permet d'écrire de longues DIATRIBES. Alors aujourd'hui les enfants, la GRANDE DISTRIBUTION.

La grande distribution est présente partout. Qui ne fait pas ses courses dans un super ou un hyper marché ? Et bien ce secteur florissant de l'industrie française (qui s'exporte très bien, par exemple dans les pays de l'est, où la majorité des grandes surfaces sont détenues par Carrefour, Auchan ou Leclerc) est une vraie saloperie.

Prenez tout d'abord les employés de ces enseignes, qui sont en grève en ce moment. Ils sont environ 700 000 en France, et bien 37% de ces salariés sont à temps partiel, payés 600-700€ nets par mois, autant dire qu'il est difficile de vivre avec ce salaire, même en HLM, sans autres apports financiers. Même un employé à temps plein percevra un peu plus que le SMIC (environ 1000€) au départ, pas beaucoup plus avec de l'ancienneté, bon d'accord mais ce constat est le même dans à peu près tout les secteurs d'activité. Non, là ou le bat blesse, c'est quand on observe les conditions de travail indignes dans lesquelles les "hôtesses de caisse", et autres manutentionnaires travaillent, souvent sans pauses, sous le regard scrutateur de leurs supérieurs hiérarchique qui les forcent à avoir un rendement énorme en période de coup de feu (certaines plaintes aux prud'hommes indiquent par exemple que les salariés de certaines grandes surfaces, sont sous vidéo-surveillance, et des statistiques pour chaque caisse sont affichées chaque semaine, concernant le nombres d'articles passés à la minute par exemple).

Effectivement, les salariés étant pour la plupart dépourvus de qualifications, et peu aptes à se défendre par leur propres moyens (les syndicats sont très peu implantés dans la grande distribution, contrairement à l'industrie par exemple, les employés ont aussi un besoin absolu de leur boulot et hésitent à se défendre pour ne pas le perdre, les salariés ont "bizarrement" souvent le même profil "fragile", 40% des hôtesses de caisse à temps partiel sont des femmes avec enfant à charge (source CFDT), c'est vrai que c'est tellement plus facile de mettre en esclavage les plus faibles).

Tout ça incite l'employeur, en position de force, à faire pression sur le personnel, et même, à avoir des attitudes dictatoriales envers leur salariés (ce phénomène est aussi visible dans les chaines de restauration, type sodex'ho, dont j'ai déjà parlé). Pour exemple, on peut se remémorer les nombreux cas de licenciements abusifs (du genre "erreur de caisse" de 10 €, absence de 1 jour, ou encore, comme le relate le Marianne de cette semaine, une hernie discale, ou le fait de se syndiquer peut provoquer un licenciement pour "faute grave"...etc...), dont les procédures sont en cours au Prud'hommes en ce moment, et qui dénotent l'attitude innommable des employeurs-esclavagistes tout puissants de la grande distribution. Imaginez, un caissière à temps partiel divorcée avec 1 gosse à charge, si elle est virée, elle fait quoi ? Et même, si son employeur ne la vire pas mais fait pression sur elle pour qu'elle travaille plus vite, ou ne prenne pas de pause, sous peine d'être virée, vous croyez qu'elle va avoir la force de se défendre.

Donc forcément, les patrons en profitent. Bien entendu pas TOUS les patrons, mais parfois, les ordres viennent d'en haut (les méthodes de management Leclerc ou Carrefour poussent clairement les employés à "s'investir" dans leur travail, par exemple, chez Carrefour, les horaires des employés sont "malléables", grâce à un logiciel ", jamais un jour n'est pareil, par exemple 8h-13h un jour, puis 15h-20H le lendemain, facile d'avoir une vie de famille avec ça, en plus d'être affaiblis, les salariés sont zombifiés). Et encore, je ne vous parle même pas des hard discounteurs comme Lidl, où par exemple, au lieu de 20 articles par minute, comme dans les grandes surfaces, on demande aux caissières de traiter 35 articles par minute.

C'est sans compter sur l'attitude honteuse de certains clients, qui considèrent souvent les caissières comme, faut le dire, de la merde, et qui les conspuent en caisse pour 0.1 € de réduction oubliée. (Pour tout ça allez voir le témoignage d'une employée ici d'accord, c'est le site de la CFDT, mais c'est pas trop exagéré).

Ensuite, on pourrait croire "ouais, c'est vrai, c'est des bâtards, mais ils ont permis de baisser grandement les prix, comme Monsieur Leclerc le dit chez Jean Pierre Pernaud". Alors ce qui était vrai au début (et qui a d'ailleurs sonné le glas de nombre d'épiceries, R.I.P.) est devenu complètement faux avec le temps. Disposant d'un quasi monopole et d'une position facile sur le marché (qui ne s'est jamais dit, "Oua, il est énorme ce Leclerc, les prix doivent être cassés, vu qu'ils achètent en gros"), et bien QUEUE NENNI. En fait, si on compare mettons une moyenne surface de proximité, pas loin de chez vous, et celle d'une Hyper grande surface, un peu plus loin, contrairement à l'idée reçue, les prix dans la plus grande sont, si on compare des même produits, plus élevés que dans la moyenne surface, même si le choix est plus varié. De plus, le choix étoffé, incitent encore plus à acheter des trucs spé, du genre "Ho regarde chéri, on a jamais goûté ces yaourts, sont-ils bons?", ou encore "Ho le beau classeur Barbie, ze le veux maman" et bam, les euros filent. Enfin, tout dans les grandes surfaces (surtout dans les très grandes) est étudié pour Nous transformer en Zombis consommateurs, depuis la musique, discrète et insipide, aux bruit ambiant en passant par les odeurs synthétiques (du genre de pchitt "saveur croissant" balancé autour du rayon boulangerie (authentique)), en passant par le plan étudié : les trucs technologiques au début, puis la bouffe, les fringues, les jouets, les fruits, les liquides...etc....

D'après les concepteurs même des grandes surfaces, le but avoué est de faire en sorte que, comme dans un état second, le client ne soit même plus capable de reconnaitre les gens qu'il connait s'il les croise dans le magasin, pour être tout à ses achats, et consommer, consommer CONSOMMER.

Ces belles saloperies de grandes surfaces se font de plus des marges coquettes sur les produits de consommation courante. Les produits frais par exemple, doivent avoir tous le même gout insipide, le même calibre, ce qui est physiquement une aberration. Ensuite, les prix doivent être les plus bas possibles, ce qui fait que de nombreux producteurs ont des exploitations gigantesques, emploient des tombereaux de pesticides, et ont à peine assez de fric pour continuer leur exploitation. Et pourtant, les grandes surfaces vendent les fruits et légumes, par exemple, à prix d'or, en assurant une qualité merdicimale, alors que chez un primeur on en trouve de meilleure qualité à prix presque égal. Elles continuent aussi à standardiser la qualité merdique de certains produits, par exemple les fromages, qui doivent avoir une durée de conservation importante, des qualités d'hygiène complètement kafkaïennes, par contre, le gout on s'en fout, ce qui fait que maintenant, on ne trouve plus que des fromages Lactalis au lait cuit, sans véritable gout. "La grande distribution est le fléau de l'industrie de fromage" (dixit un producteur dans le documentaire "Ces fromages qu'on assassines", passé en décembre à la télé).
Sans compter la pollution induite par les transports pour aller aux grandes surfaces se garer dans des parkings grands comme Paris, pour consommer, consommer.


Alors si vous n'êtes pas un mouton consommateur, un de ces zombis qui font ce que la pub leur dit de faire, sacrifiant le gout, la qualité, le plaisir pour aller faire sa promenade dans une galerie commerçante, où on exploite pour rien des salariés-esclaves, alors réfléchissez à vos habitudes de consommation, poutrons ensemble la grande distribution.


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